Quand nous avons fait le choix d’arrêter la PMA, j’ai découvert sur le net la différence entre les « childless », les sans-enfants involontairement et les « childfree », les sans-enfants par choix.
Ces dernières années, j’ai été une childless, une femme en manque d’enfant. Il y avait un vide, une absence, que j’ai essayés de combler…
Par le parrainage : même si ce fut une formidable expérience, j’ai essayé de me bricoler un petit bout de famille, à temps partiel…
Par une injonction à la créativité : dans Epanouie avec ou sans-enfant, d’Isabelle Tilmant, elle insiste de nombreuses fois sur la fécondité pour les non-mères, qui sont artistes, écrivains, présidentes d’associations, … . Je devais produire, être créative, donner naissance à quelque chose, … Il me fallait un autre projet « à la place d’un enfant ».
Par la nourriture, …
Mais depuis quelques jours, j’ai l’impression de voir ma vie sous un nouvel angle. Façon révélation, lumière divine … Il est 9h, je suis dans ma salle à manger avec mon ordi et mon ricoré, je lis des articles sur les childfree, j’écoute de la musique, un rayon de soleil entre par la fenêtre de la cuisine. Et je ne me dis pas que je n’ai encore rien fait, je ne me dis pas que mes copines mamans doivent être en train de s’activer pour occuper les enfants, faire des lessives et prendre rendez-vous chez le pédiatre. Je me dis que j’ai la chance de pouvoir rester assise là, sans être dérangée, jusqu’à ce que je ressente l’envie de faire autre chose. Je n’ai ni obligation ni compte à rendre.
Plus que du manque, je suis en train de prendre conscience de l’extraordinaire liberté dont je dispose. Elle a toujours été là, mais j’ai l’impression que je viens seulement de la remarquer, toute occupée que j’étais à déplorer l’absence.
Je n’ai pas d’enfant certes, mais ça veut aussi dire que je n’ai pas les responsabilités, les obligations et l’anxiété qui vont avec !
Alors 4 ans après avoir fait la liste de mes regrets, voici en vrac la liste des avantages de ma vie de childfree (cela m’aurait encore été impossible il y a quelques temps, comme si voir le côté positif de ne pas avoir d’enfants était le signe que je ne les avais pas voulus assez fort).
Je dors en moyenne 8h par nuit.
Je fais 2 machines de linge par semaine.
Je ne dépense pas une fortune en frais de garde, activités périscolaires et orthodontistes.
Je n’ai pas besoin de montrer le bon exemple.
J’ai un bureau immense pour bidouiller.
Je peux aller au cinéma le dimanche après-midi sans regarder un film pour enfants.
Je prends mon petit-déjeuner dans le calme.
Je peux décider de passer une journée en vadrouille, chez des amis, dans le jardin, à bidouiller, à bouquiner, sans me soucier des horaires.
Je peux rentrer du boulot et ne plus rien faire ensuite.
Personne ne crie chez moi.
J’ai le temps de réfléchir, méditer, penser, lire, écrire, m’interroger…
Je ne vais pas faire de burn-out parental en essayant d’être une mère parfaite et en imaginant toutes les difficultés/maladies/catastrophes/désillusions qui attendant mon enfant.
Je peux organiser une sortie en me souciant uniquement de savoir si mon mari travaille ce jour là ou pas.
Je peux profiter de notre maison que je décore avec soin sans légos et autres tétines qui trainent, sans traces de doigts sur les murs, …
Je peux dire des gros mots à la maison.
J’ai du temps.
Je ne passe pas des heures dans les aires de jeux.
Je peux m’arrêter pendant une heure quelque part pour dessiner pendant nos voyages.
Je n’ai pas besoin de tenir compte de quelqu’un d’autre tout le temps.
Je peux donner la priorité à mon couple et ne pas vivre les tensions liées à l’arrivée d’un bébé.
Quand on se balade, c’est à mon mari que je donne la main.
Je peux sortir avec juste mon sac à main.
Je ne passe pas par la case devoirs après une journée passée à l’école.
Je suis super écolo (avoir un enfant entraîne une émission de 60 tonnes de CO2 par an en moyenne).
Je ne m’inquiète pas de laisser un enfant dans un monde de plus en plus pourri.
Je vais seule aux toilettes.
Je ne renifle pas de couches.
Je ne gère pas d’ado en crise.
Je ne connais pas les joies de l’accouchement.
Je peux prendre des décisions sur un coup de tête.
Je ne fais pas le taxi et je n’assiste pas à des matchs de foot.
…